Notation et transmission du mouvement d’une

Ruta graveolens

Pièce chorégraphique, cinéma experimental, fanzine.

Le film

Pour apprendre à danser comme une Ruta graveolens, nous l’avons beaucoup photographiée et filmée : des time-lapses pour comprendre ses mouvements avec des ellipses qui changent de sens, montrant l’agitation des jeunes feuilles d’un côté à l’autre pendant la nuit. Nous avons aussi parcouru des jardins et des bords de chemin, et nous l’avons filmée au printemps dans les Calanques.

Dans ce film sur/avec la Rue, nous avons travaillé une approche spéculative sur la perception que les plantes ont de la lumière, autrement dit, leur manière de voir. Entrer en relation avec la Rue est un point de départ pour imaginer la condition symbiotique et mutualiste de toute forme de vie, tant brouillée par l'hypertrophie de la figure de l'individu biologique organisé.

Danser comme une Rue

Le travail chorégraphique de cette pièce consiste à expérimenter sur mon corps les effets métaboliques de jeûnes, de trainings spécifiques, d’ajustements des temps de sommeil, de suppression du sucre ou de l’ajout de certaines plantes à la diète. Ce « training » s’étend sur plusieurs mois. Il s’agit donc essentiellement d’une chorégraphie physiologique, qui met en lumière les changements que ces expérimentations induisent dans le corps. L’intérêt est de travailler longuement la proprioception comme condition indispensable pour modifier notre capacité à percevoir ce qui nous entoure – et donc notre extéroception.

Simultanément, un travail sur l’immobilité s’est imposé, afin de focaliser l’attention sur les micro-mouvements du corps et sur les changements « gestuels » du contexte. L’immobilité devient une manière de ralentir le temps perceptif, offrant ainsi la possibilité d’amplifier ensemble notre sensorium.

Conception et chorégraphie : aniara rodado
Accompagnement : Jean Marc Chomaz
Production film : Antre-Peaux et Bandits-Mages
Performance version étude pour forêt : Agata Jarosová
Performance : Aïssa Nemir, Laura Morales, aniara rodado
Composition musicale et programmation : Marco Antonio Suárez Cifuente

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